Vacance en Inde : Shah Jahan

Shah Jahan et Mumtaz Mahal 

Le prince Khurram n’avait que seize ans lorsqu’il tomba amoureux d’Arjuman Bano Bégum, la fille d’Asaf Khan qui sera par la suite appelée Mumtaz Mahal. Shah Jahan et Mumtaz Mahal. Shah Jahan et Mumtaz Mahal se rencontrèrent au Meena Bazar, le marché du vendredi qui se tenait au cœur de la forteresse. La, les femmes de la noblesse installaient des étals pour les membres de la famille royale. Shah Jahan, alors appelé prince Khurram, était porte en palanquin par quatre belles esclaves tartares, lorsqu’il s’arrêtera devant un étal ou une jeune femme vendait du mishri, du sucre de canne bruit en cristaux. Le prince choisit un beau morceau et en demanda le prix. La jeune femme, charmeuse, lui donna un prix extravagant . Le prince paya en pièce d’or sans confondu les cristaux de sucre pour des diamants. La jeune femme éclata de rire. Son voile glissa et révéla alors subitement son visage. Fascine, le prince, décida de l’épouser.

 
Ils se marièrent en 1612 lorsqu’il avait vingt ans et elle dix-neuf. Au total, elle donna naissance a quatorze enfants, c’est –a-dire en moyenne un enfant tous les seize mois. Mais seulement quatre garçons et trois filles survécurent. Mumtaz Mahal est morte en 1631, quatre ans seulement après l’accession de Shah Jahan sur le trône, en donnant naissance à son quatorzième enfant. Elle campait à ce moment à Burhanpur avec Shah Jahan. Elle avait l’habitude d’accompagner l’empereur dans tous ses déplacements. Même lorsqu’elle était enceinte et que les voyages étaient rigoureux. C’est aux premières heures du 17 juin 1631 qu’une hémorragie causse lors de l’accouchement de sa troisième fille, Gauhara Begum, engendra sa mort. Lorsque la nouvelle de la condition de la reine parvint à Shah Jahan il accourut à son chevet, mais il devenait évident qu’elle avait peu de chance de survivre. Agenouille près d’elle, il lui demanda s’il pouvait encore faire quelque chose pour elle. Elle répondit par l’affirmative et lui fit promettre de ne pas avoir d’enfants avec ses autres femmes et de faire édifier un tombeau d’une grande beauté en témoignage de leur amour.
Lorsque l’impératrice ferma ses beaux yeux, une dernière larme s’écoula et glissa sur sa joue. L’empereur accable de douleur essuya cette larme sur le voyage de sa bien-aimée et celle-ci l’inspirera par la suite a édifier un mausolée a la hauteur de son amour : « Une larme éternelle descendant des cieux sur la joue du temps.»

La dépouille mortelle de Mumtaz Mahal fut baignée de camphre et d’eau de roses phis enveloppés dans cinq tissus précieux. Quatre proches parents la transportèrent jusqu’au lieu d’inhumation. Elle fut temporairement enterrée dans un jardin au bord de la rivière Tapti, a deux pieds sous terre, son corps aligne du nord au sud et son visage tourne vers la Mecque. Shah Jahan garda le deuil pendant quarante jours, il ne portait que du blanc, couleur de deuil, et ses cheveux se mirent également a blanchir. Il allait souvent se recueillir sur sa tombe ou il sanglotait jusqu’à l’aube. La musique ne ‘intéressait plus et il refusait de pénétrer dans le quartier des femmes qui lui rappelait trop sa présence. Pendant deux ans, Shah jahan fut un homme brise.

Six mois après son décès, il fit transporter sa dépouille à Agra. Non loin du lieu qui deviendra sa demeure finale. Le jardin ou sera construit son mausolée fut acheté au maharaja de Jaipur. Le plan final du monument fut conçu par les plus grands architectes de l’empire, Mir Anbad al-Karim et Makramat Khan. Ustad Ahmad Lahori est un autre nom associe à la construction de nombreux bâtiments construits par Shah Jahan. Le plan final fut remis à Shah Jahan pou son accord. Les travaux durèrent seize ans et il fallut encore cinq ans pour aménager les jardins et l’enceinte. Vingt mille ouvriers, artisans et artistes travaillèrent sur le site et une ville appelée mumtazabad se développa tous autours. Mille cinq cent éléphants furent employés au transport des blocs de marbre blanc dont chacun pesait plus d’une tonne et demie. D’innombrables buffles furent employés au transport de matériaux de base; les carrières de marbre étaient situées a Makrana, a plus deux cent kilomètres au nord d’Agra. Les pierres de grès rouge provenaient de Fathepur Sikri. Une longue rampe de plus de trois kilomètres de long fut construite pour monter les blocs de marbre au niveau de la coupole.

Le Taj Mahal représente l’excellence de l’architecture moghole, il fait une synthèse des constructions indoues et musulmanes traditionnelles. C’est certainement la plus symétrique de toutes les constructions mogholes. Son jardin, entoure d’une enceinte et découpe par quatre canaux, représente le paradis ou Pari Darwaza, la demeure des anges. L’islam étant ne dans le désert d’Arabie, l’eau et les jardins son étroitement associes au paradis. La couleur sacrée des musulmans est aussi le vert. Les incrustations de pierres dures sur les pans de marbre reflètent aussi l’idée du jardin paradisiaque. Le seul élément asymétrique du Taj Mahal est le propre tombeau de Shah Jahan. Initialement, il n’avait par été prévu de le placer dans la même crypte. On dit qu’il avait l’intention de faire construire un monument similaire en marbre noir de l’autre cote de la rivière. Les deux édifices auraient ensuite été relies par deux ponts, l’un blanc et l’autre noir.  Vacance en Inde

Une balustrade d’or et d’argent entourait la tombe de Mumtaz Mahal, qui selon la tradition musulmane était couverte d’un tissu de perles. Les portes étaient en argent et les clous en or. Des pierres précieuses importées du monde entier furent incrustées sur le marbre blanc. Peter Mundy un Anglais résident a l’époque à Agra écrivit « l’or et l’argent sont utilisés comme des métaux ordinaires et le marbre come pierre commune. »
L’intérieur était illumine par des lampes en argent, des brule-parfums en or et en argent répandaient des parfums exotiques. Les revenus provenant de trente et un villages furent attribues a l’entretien des lieux ainsi qu’une subvention annuelle de deux cent mille roupies.
Finalement, Aurangzeb. Le fils cadet de Shah Jahan, conspira contre son père et extermina tous ses frères. Il fit enfermer l’empereur dans son palais d’Agra et se fit couronner empereur de l’Hindoustan.

Le Taj Mahal n’est pas le seul monument construit par Shah Jahan, il avait auparavant fait édifier une ville, Shahjahabad, qui est maintenant devenue la vieille Delhi. Sa construction dura neuf ans et couta six millions et demi de roupies au trésor. Une tente de velours brode au fil d’or fut installée pour son inauguration. Trois mille cinq cent mille roupies. L’empereur se déplace sur la Yamuna sur une barge qui ressemblait à un vrai palais. A l’heure propice, le 18 avril 1648, il pénétra dans le Quila Munbarak, le fort de la chance, pour aller s’asseoir sur le trône de paon.
Le trône de paon : probablement le plus cher des trônes jamais conçus, le trésor royal utilisa mille kils d’or pour sa fabrication. Long de deux mètres quarante, large d’un mètre quatre-vingt et haut d’un mètre soixante, le trône était émaille a l’or des deux côtes, l’intérieur était entièrement couvert de rubis, de grenats et de diamants. Le baldaquin était soutenu par douze colonnes d’émeraude. En haut de chaque colonne se tenaient deux paons composes de saphirs, de perles et de diamants. Les fringues de baldaquin étaient paries de perles et de diamants Tavernier, un joaillier français qui visita la cour a l’époque, estimait son cout a cent sept millions de roupies. Sa fabrians. Chaque pierre précieuse fut soigneusement choisie pour sa beauté, sa couleur et son lustre par Shah Jahan lui-même. C’était un trône approprie pour l’homme le plus riche du monde (son revenu annuel s’élevait a deux cent cinquante millions de roupies)

Shah Jahan porta le deuil de son impératrice pendant deux ans. Puis mena ensuite une vie de débauche bien qu’il ne se remaria pas et n’eut pas d’autres enfants. On dit que l’empereur fit un jour remarquer que les sucreries devaient être bonnes mais qu’il importe peu de quelle boutique elles provenaient. Ses énuques repéraient les belles femmes pour l’empereur et selon les rumeurs du bazar, il aurait même eut des relations avec sa tante et sa propre fille. Il choisissait « des maitresses extrêmement belles et pleines d’entrain » et on dit qu’il serait mort d’une overdose d’aphrodisiaque.
Shah Jahan tomba malade en 1667, Dara Sikhon, son fils ainé et le favori, était avec lui. Ses trois autres fils étaient en poste dans différentes parties de l’empire. Suja était gouverneur du Bengale, Aurangzeb gouverneur de Deccan et Mura gouverneur de Goudgerate.
Bien que Dara Sikhon ait été publiquement reconnu comme le prince héritier, une guerre de succession était inévitable. La maladie empêchant Shaha Jahan d’apparaitre au jharokha, le balcon d’où il recevait tous les jours l’hommage du peuple, la rumeur circula que l’empereur était mort et que Dara avait prit possession du trône.

Trente-deux ans après son accession, Shah Jahan, le cinquième des Grands Moghols, le contracteur du Taj Mahal d’Agra, du Fort rouge et de la Jama Masjid de Delhi, fut emprisonne dans son palais à Agra. Il y vécut encore pendant huit années. On le retrouva un beau matin, assis sur la véranda de Mussam Burj, les yeux rives sur le Taj Mahal de l’autre cote de la rivière, uni à nouveau avec son impératrice bien-aimée. Son corps fut lave, enveloppe dans un linceul puis amené a la rivière et transféré en une barque pour l’amener à se demeure finale, le Taj Mahal. Il n’y avait que quelque serviteurs, aucun prince n’était présent pour lui rendre un dernier hommage et son fils Aurangzeb ne visitera jamais son tombeau.